Bonjour à tous et à toutes. Chaque fois qu’une personne vous achète un livre, elle prend un risque. En fait, qu’elle achète son livre auprès de vous, de moi, de n’importe qui d’autre, peu importe. Elle achète un livre pour être divertie, instruite, guidée, éclairée. Pour choisir, elle se base sur des indices, la couverture, le titre, la quatrième, une ou deux pages lues au hasard…
Ces indices lui servent à savoir si le livre lui plaira effectivement, s’il lui conviendra. Et elle court le risque de se tromper, de ne pas être divertie, instruite, guidée ou éclairée. Bref, elle court le risque d’être déçue et de refermer le livre avant la fin.
Premier point, si vous êtes un écrivain ou une écrivaine sérieux·se et que vous respectez vos lecteurs et lectrices, vous aurez toujours en tête ce risque et ferez tout votre possible pour le réduire autant que possible.
Deuxième point, vous devez également considérer que quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde et donc qu’il y aura toujours des déçus.
Le tout est, comme nous l’avons vu, de faire en sorte qu’il y en ait le moins possible.
Comment s’y prendre ?
Voici cinq conseils pour s’assurer que les lecteurs de fiction ne referment le livre qu’après le point final.
1. Votre lecteur ne doit jamais s’ennuyer
La majeure partie des conseils suivants découleront de celui-ci. Votre lecteur ne doit jamais s’ennuyer. Votre histoire doit aller de rebondissements en rebondissements. Si tout est beau sous le soleil de vos personnages, que tout se passe bien, inutile d’écrire un livre là-dessus ! Il faut tenir le lecteur en haleine.
2. Offrez à votre lecteur ce qu’il attend et plus encore !
Si vous écrivez un roman policier, votre lecteur s’attend à ce qu’il y ait un crime, voire plusieurs et à se perdre dans les méandres de l’enquête et à s’interroger sur « Qui est le coupable ? » Il ne faut donc pas que l’enquête soit bâclée et le coupable évident. Il veut être perdu ? Perdez-le ! Emmenez-le dans un labyrinthe de raisonnements inextricables digne de Dédale. Si vous écrivez de la romance, alors vos personnages ne doivent pas se retrouver dans le même lit dès le premier chapitre ! Soyez inventif·ve ! Vos lecteurs sont des sadiques qui ne veulent pas que vos personnages nagent dans le bonheur avant le point final. Alors soyez sadique vous aussi, faites vivre à vos personnages les pires horreurs, vos lecteurs ne vous en aimeront que davantage !
3. Des personnages réalistes
Dans la vie réelle, c’est bien connu, personne n’est tout blanc ou tout noir. Nous sommes tous un mélange de qualités et de défauts. Pour éviter que vos personnages soient creux, évitez de faire des « gentils » sans défauts et des « méchants » sans qualités. Quand je crée un nouveau personnage, je lui attribue trois qualités et trois défauts. Aucun ne doit être parfait.
4. Soignez vos fins de chapitres
Pour un lecteur qui veut fermer votre livre, que ce soit de façon définitive ou de façon temporaire pour passer à une autre activité, le meilleur moment est une fin de chapitre. Mais alors il est pris dans le tourbillon de la vie et… peut-être après tout que cet arrêt temporaire sera définitif ? Clore un chapitre est à la fois dangereux pour vous qui écrivez le livre, mais aussi incontournable. Pour éviter que cette fin de chapitre ne se change en point final, il faut transformer en atout ce mal nécessaire.
Pour cela, la technique est simple. Sans doute avez-vous déjà suivi une série TV. Si c’est le cas, songez au dernier épisode de chaque saison. Il se termine souvent sur un suspense insoutenable. Parfois même, c’est un double épisode et la deuxième partie sera le premier de la prochaine saison. Alors vous pestez contre les scénaristes qui ont osé vous faire ça, à vous, fan fidèle de la série, ainsi qu’à vos personnages favoris. C’est qu’entre la fin de la diffusion de cette saison et le début de la suivante, il s’écoulera presque un an et que les scénaristes comptent sur votre frustration (celle induite par le suspense insoutenable) pour que vous ne manquiez pas la prochaine saison.
Ainsi, pour augmenter vos chances que vos lecteurs ne ferment pas votre livre à la fin d’un chapitre ou s’empressent de le rouvrir dès que possible, vous devez, à l’image de ces scénaristes, finir vos chapitres par un suspense addictif.
5. Ménagez des pauses humoristiques
Une phrase, un mot, une situation délicate qui se résout dans la joie de vivre. Il peut suffire de petits riens. Tout comme vous pouvez avoir un personnage d’un naturel joyeux ou blagueur (c’est le cas d’Audrey, l’une des héroïnes de mon roman Au seuil du monde). Ces micro pauses qui mettront le sourire aux lèvres de vos lecteurs ou leur donneront même des éclats de voix, ne leur feront qu’aimer encore davantage votre livre et les personnages qui y vivent.
Voilà, armés de ces quelques conseils, j’espère que vous saurez captiver vos lecteurs de la première à la dernière ligne de vos histoires.
Article publié pour la première fois sur Overblog le 22 juillet 2019.