Bonjour à tous et à toutes. La langue française est riche d’homophones. En voici quatre que vous connaissez sans doute, mais qu’il est bon de rappeler.
Foix
Avec un x, il s’agit de la ville de Foix, préfecture de l’Ariège (09), dans le Sud-Ouest de la France.
Exemple : Il fut un temps où le comté de Foix dominait toute la région.
Fois
Avec un s, il s’agit d’un nom féminin qui marque par exemple la fréquence. C’est le fois qu’on retrouve dans une fois, deux fois ou dans il était une fois.
Exemple : Il a sonné trois fois, mais n’a obtenu aucune réponse.
Foie
Avec un e, il s’agit d’un nom masculin qui désigne un organe chargé de filtrer le sang et de réguler la glycémie.
Exemple : Il a trop mangé de chocolat, il va se retrouver avec une belle crise de foie !
Foi
Sans lettre finale muette, il s’agit d’un nom féminin qui signifie croire en quelque chose ou en quelqu’un.
Exemple : Rien ne peut l’atteindre, il a une foi inébranlable en l’avenir.
Bonjour à tous et à toutes. Beaucoup ne s’en doutent pas, mais ne pas mettre de e à envie n’est pas toujours fautif. Et si c’était mettre le e qui pouvait l’être ?…
Ça y est, je vous ai intrigué ? Oui, vous avez bien lu, il arrive qu’il faille écrire envi et non envie. en fait, soyons clair, il n’y a pas trente-six cas, il n’y en a qu’un.
À l’envi
L’expression à l’envi est une locution adverbiale qui ne prend jamais de e. Ici, envi vient de l’ancien français provocation, envier. À l’envi signifie à qui mieux mieux.
Exemple : « Tous deux marchent à l’envi à travers mes plus belles plantes. » Alphonse Karr (1808-1890)
Envie
Dans tous les autres cas, on emploiera envie, avec un e. Le mot envie est un nom commun féminin synonyme de désir.
Exemple : Elle a envie d’un sorbet à la framboise.
Bonjour à tous et à toutes. Je vois çà et là des cédilles fleurir où il ne faut pas. Voici donc un bref rappel sur la prononciation du c et l’usage de la cédille.
En français, la cédille ne peut se placer que sous le c, jamais sous une autre lettre. Elle a pour effet d’en changer la prononciation.
C devant une consonne autre que h
Devant une consonne, le c se prononce [k].
Exemple : Cléopâtre était la reine d’Égypte.
C devant un h
Associé à la lettre h, le c forme le phonème [ ʃ ], comme dans chat.
Exemple : Le château de Versailles est somptueux.
C devant e, i, y
Devant les voyelles e, i et y, le c se prononce toujours [s]. Il n’y a jamais de cédille sous le c lorsqu’il se trouve devant e, i ou y.
Exemple : Ceci est très inquiétant : on pourrait croire qu’ici chacun sait de quoi on parle.
C devant a, o, u
Devant les voyelles a, o et u, le c se prononce toujours [k].
Exemple : Le cas du colibri est culturellement intéressant.
Lorsqu’on souhaite obtenir le son [s] avec un c placé devant a, o ou u, on lui ajoute une cédille.
Exemple : Ce garçon commença à apprendre sa leçon. Il était temps !
Les noms féminins en -té ou -tié suivent leur propre règle que certains ignorent. La voici.
Règle générale
Les noms féminins en -té ou -tié ne prennent pas de e à la fin.
Exemple : Ils s’étaient rencontrés à l’université et depuis, leur amitié faisait sa fierté.
Première catégorie d’exceptions
Il existe sept noms qui contreviennent à la règle et prennent un e : une butée, une dictée, une montée, une nuitée, une pâtée, une portée, une tripotée.
Exemple : Pouf ! Dure la montée ! Heureusement, il n’y en a pas une tripotée !
Deuxième catégorie d’exceptions
Les noms féminins en -té désignant un contenu prennent un e : une brouettée, une charretée, une potée, une assiettée…
Exemple : En veux-tu encore ? Tu as déjà pris une belle assiettée.
Bonjours à tous et à toutes. Les noms se terminant par [o] peuvent écrire ce son de plusieurs façons différentes : eau, au, aut, aud, aux, ot, os, etc. C’est la façon d’écrire ce son [o] qui déterminera le pluriel.
Les noms en -eau
Tous les noms en -eau prennent un x au pluriel.
Exemple : « De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages. » Victor Hugo – Liberté
Les noms en -au
Tous les noms en -au prennent un x au pluriel, sauf landau et sarrau qui prennent un s.
Exemple 1 : Les joyaux de la couronne sont magnifiques.
Exemple 2 : Ces landaus sont très cher.
Les noms en -aud et -aut
Tous les noms en -aud et -aut font leur pluriel en s.
Exemple : Les sauts de ces crapauds sont impressionnants.
Les noms en -o, -oc, -op, -ot et -ôt
Tous les noms en -o, -oc, -op, -ot et -ôt font leur pluriel en s.
Exemple 1 : Ces numéros sont rangés par ordre croissant.
Exemple 2 : Les chocs répétés ont abîmé l’aile de la voiture.
Exemple 3 : Ces sirops sont trop sucrés.
Exemple 4 : Ces pots de fleurs sont de véritables œuvres d’art.
Exemple 5 : Il est allé payer ses impôts.
Les noms en -aux et -os
Les noms en -aux et en -os sont invariables : ils s’écrivent au pluriel comme au singulier.
Bonjour à tous et à toutes. À peu près tout le monde sait qu’il faut un t à différent. Mais peu connaissent différend. Explications…
Différent
Avec un t, il s’agit d’un adjectif qui signifie ne pas être semblable. Des deux homonymes, il s’agit de celui qu’on retrouve le plus souvent. On peut l’identifier en le mettant au féminin : différente. Le nom correspondant est différence.
Exemple : Ces deux tableaux sont très différents. Ils n’ont rien à voir. => Ces deux toiles sont très différentes. Elles n’ont rien à voir.
Différend
Avec un d, il s’agit d’un nom masculin synonyme de désaccord, voire de dispute ou de litige.
Exemple : Ces deux hommes ne sont pas d’accord, ils ont un différend.
Bonjour à tous et à toutes. Certains ont des difficultés à savoir quand mettre un a avec accent, sans accent, avec un s ou sans s… Ne perdons pas plus de temps, ce n’est pas bien compliqué.
A
Il s’agit du verbe avoir conjugué à la troisième personne du singulier (il, elle, on) du présent de l’indicatif. Puisque c’est un verbe conjugué, pour l’identifier, on peut changer le temps du verbe.
J’ai
Tu as
Il, elle, on a
Nous avons
Vous avez
Ils, elles ont
Exemple : Il a une bonne idée. => Il avait une bonne idée. => La phrase conserve son sens.
As
Il s’agit du verbe avoir conjugué à la deuxième personne du singulier (tu) du présent de l’indicatif. Puisque c’est un verbe conjugué, pour l’identifier, on peut changer le temps du verbe.
J’ai
Tu as
Il, elle, on a
Nous avons
Vous avez
Ils, elles ont
Exemple : Tu as un téléphone dernier cri. => Tu avais un téléphone dernier cri. => La phrase conserve son sens.
À
Il s’agit d’une préposition, c’est à dire d’un petit mot de liaison. Elle permet de relier deux mots ou groupes de mots. On ne peut pas la remplacer.
Exemple : Il va à l’épicerie. => Il va avait l’épicerie. => La phrase modifiée n’a plus aucun sens. La préposition à relie le verbe aller au groupe l’épicerie.
Les adjectifs en -al font d’ordinaire leur pluriel en -aux. Bien qu’à chaque fois il existe des exceptions en français, banal est encore à part. Explications.
L’adjectif banal a deux sens distincts et son pluriel varie en fonction du sens…
Sens 1
Dans son sens actuel, banal signifie qui est commun, ordinaire, qui manque d’originalité. C’est le sens employé presque systématiquement aujourd’hui.
Lorsque l’adjectif banal a ce sens, son pluriel est banals.
Exemple : Ces objets sont très communs, ils sont banals.
Sens 2
Au Moyen Âge, banal avait un autre sens.
Le seigneur disposait du droit de banalité qui consistait à pouvoir exiger des personnes vivant sur ses terres qu’elles utilisent des équipements lui appartenant (moulin, four, pressoir, etc.). Pour pouvoir se servir de ces équipements, ces personnes devaient s’acquitter d’une taxe. Tout équipement assujetti au droit de banalité était dit banal.
Dans ce sens, le pluriel de banal est banaux.
Exemple : Le serf faisait son pain grâce au moulin et au four banaux.
Certains ont parfois du mal à savoir quand écrire dans, d’en ou dent. Voici un petit rappel bienvenu.
Dent
Il s’agit du nom féminin. Ce sont les dents qu’on a dans la bouche, les quenottes ou les chicots pour les intimes. 😉
Exemple : J’ai mal aux dents, je dois aller chez le dentiste !
Dans
Il s’agit d’une préposition qui signifie à l’intérieur de.
Exemple : Le chat est dans la cuisine, devant le frigo. => Le chat est à l’intérieur de la cuisine, devant le frigo.
D’en
Il s’agit de la contraction de de + en. Le en renvoie à un nom précédemment cité afin d’éviter une répétition. D’en est généralement suivi d’un infinitif.
Exemple : Les voisins d’en haut font beaucoup de bruit. Il faut leur demander d’en faire moins.
Bonjour à tous et à toutes. Un e à envoi ? Certains n’en mettent jamais, d’autres en mettent toujours. Pour d’autres encore, c’est un e quand ça vient. Alors quand, au juste, faut-il en mettre un ?
Envoi
Sans e, il s’agit d’un nom masculin. Il est alors précédé d’un déterminant ou d’un adjectif possessif.
Exemple : Je voudrais affranchir mon envoi en lettre verte.
Envoie
Avec un e, il s’agit du verbe envoyer conjugué à la première ou à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif.
Envoyer
j’envoie
tu envoies
il, elle, on envoie
nous envoyons
vous envoyez
ils, elles envoient
Exemple : Je lui envoie du chocolat par La Poste.
Sur le même modèle
D’autres couples de mots fonctionnent sur le même modèle, tels que calcul/calcule, vol/vole, envol/envole, etc. À chaque fois, la présence du e signe le verbe et son absence le nom masculin.
Exemple : J’espère que ce calcul est juste. Envoie-le à Trucmuche, qu’il le vérifie.
Bonjour à tous et à toutes. Mais, mets, mes, met, voici des homophones sur lesquels beaucoup se trompent. Grâce à cet article, vous ne ferez plus l’erreur.
Mais
Mais est une conjonction qui sert à opposer deux termes, deux idées, deux propositions… Il peut aussi annoncer une objection.
Le plus souvent, on peut le remplacer par cependant ou néanmoins.
En milieu de phrase, mais est toujours précédé d’une virgule.
Exemple : Je crois qu’il a appris sa leçon, mais je n’en suis pas sûr. => Je crois qu’il a appris sa leçon, néanmoins je n’en suis pas sûr.
Mets
Avec cette orthographe, il s’agit d’un nom masculin (attention, le t et le s sont muets) qui désigne un aliment préparé pour un repas.
C’est le seul homophone de la série à être un nom. Si le mot est précédé d’un article défini ou indéfini, il ne peut donc s’agir que de lui.
Exemple : Dans ce restaurant, on ne sert que des mets délicats.
Mets
Mets correspond cette fois au verbe mettre conjugué aux deux premières personnes du singulier (je et tu) au présent de l’indicatif.
Puisqu’il s’agit d’un verbe, on peut changer de temps pour l’identifier.
Je mets
Tu mets
Il, elle, on met
Nous mettons
Vous mettez
Ils, elles mettent
Exemple : Tu mets ta clé dans ta poche pour ne pas la perdre. => Tu mettras ta clé dans ta poche pour ne pas la perdre.
Met
Met sans le s correspond toujours au verbe mettre, mais conjugué à la troisième personne du singulier (il, elle, on) au présent de l’indicatif.
On peut l’identifier de la même façon en changeant le temps du verbe.
Je mets
Tu mets
Il, elle, on met
Nous mettons
Vous mettez
Ils, elles mettent
Exemple : Il met la tarte au four avec le sourire, elle a l’air délicieuse ! => Il mettait la tarte au four avec le sourire, elle avait l’air délicieuse !
Mes
Mes est un adjectif possessif, il s’agit du pluriel de mon et ma. On peut donc mettre le nom qu’il précède au singulier pour l’identifier.
Exemple : Mes fleurs prennent le soleil. => Ma fleur prend le soleil.
Bonjour à tous et à toutes. Quand écrire suspens ? Quand écrire suspense ? Beaucoup l’ignorent, beaucoup se trompent. Il n’y a pourtant aucune difficulté…
Suspens (en)
Sans « e » final et précédé de la préposition en, il s’agit d’un adverbe dont le « s » final est muet.
Quelque chose en suspens est quelque chose qui est mis en attente.
Exemple : Je ne sais pas quelle suite donner à cette affaire, laissons les choses en suspens en attendant de plus amples informations.
Suspense
Avec un « e » final, il s’agit d’un nom masculin issu de l’anglais et désignant, d’après le Larousse en ligne, un « moment d’un film, d’une œuvre littéraire où l’action tient le spectateur, l’auditeur ou le lecteur dans l’attente angoissée de ce qui va se produire. »
Bonjour à tous et à toutes. Faites-vous partie de ces personnes qui ne savent pas s’il faut mettre un e à parti·e ? Si oui, votre problème est en passe d’être résolu.
Partie et parti, les deux existent. Reste à savoir quand utiliser quoi.
Partie
Avec un e, il s’agit d’un nom féminin qui d’après le Larousse en ligne correspond à une « division, portion, morceau, fraction de quelque chose, d’un tout. »
Une portion de quelque chose.
Exemple : Il ne lui montre qu’une partie de son texte.
Mais cela peut aussi désigner une séance de jeu.
Exemple : Cette partie d’échecs est remarquable.
Parti
Sans e, il s’agit d’un nom masculin qui d’après le Larousse en ligne correspond à un « groupe de personnes réunies par une communauté d’opinions, d’intérêts. »
Exemple : Ce politicien a quitté son groupe pour créer son propre parti.
Expressions
Dans certaines expressions, le mot apparaît sans être précédé d’un déterminant, ce qui peut gêner l’identification.
On tire parti d’une situation. => tirer parti
On prend parti pour quelqu’un. => prendre parti pour
Mais…
On prend à partie quelqu’un. => prendre à partie
On fait partie de quelque chose. => faire partie
Verbe partir
Attention au participe passé masculin singulier du verbe partir qui est parti.
Exemple : Il est parti hier.
Ainsi qu’au participe passé féminin singulier du verbe partir qui est partie.
Les participes présents des verbes en -guer (naviguer, narguer, voguer, fatiguer, etc.) conservent le radical du verbe et font donc leur terminaison en -guant, bien que le « u » soit inutile ici. Et justement, puisque le « u » est inutile, il disparaît sur l’adjectif verbal qui fait donc sa terminaison au masculin singulier en -gant.
Exemple 1 : L’homme ne cessait de palabrer, fatiguant ainsi son auditoire.
Exemple 2 : Une course-poursuite fatigante se déroulait entre la proie et le prédateur.
Les verbes en -quer
Le participe présent des verbes en -quer conserve aussi le radical du verbe, donnant la terminaison -quant. Cependant, certains adjectifs verbaux perdent la terminaison -quant pour la remplacer par -cant. Pour que le changement ait lieu, la condition est qu’il doit exister un nom dérivé du verbe et dont la terminaison est -cation.
Exemple 1 : Le robot prit soudain vie. Il se voyait fabriquant des rêves et se croyait au-delà du monde.
Exemple 2 : L’engin fabricant, en réalité, n’y concevait rien.
Certains verbes dont l’infinitif n’est pas en -quer et qui n’ont pas de nom dérivé en -cation, mais dont le participe présent est bien en -quant font aussi leur adjectif verbal en -cant.
Exemple 1 : Convainquant l’assemblée, elle obtint ce qu’elle voulait.