Le participe passé employé avec en ou on

Bonjour à tous et à toutes. Voilà encore un article sur les participes passés. Nous avons déjà vu les règles générales. Voici donc maintenant deux cas particuliers, celui des participes passés précédés de « en » et des participes passés dont le sujet est « on ».

Trois garçons jouent dans la rue

Participe passé employé avec avoir et précédé de « en »

Lorsqu’un participe passé est précédé de « en », la première chose à faire est de déterminer si « en » est COD ou pas.

 

Si « en » est COD, le participe passé est invariable.

Exemple : J’ai mangé des pommes. J’en ai mangé. => J’ai mangé quoi ? En, mis pour des pommes.

Ici, « en » est bien COD, ce qui explique que le participe passé « mangé » reste invariable.

 

Si « en » n’est pas COD, le participe passé s’accorde suivant la règle générale qui s’applique.

Exemple : Je reviens d’Espagne. Voici les souvenirs que j’en ai rapportés. => J’ai rapporté quoi ? Des souvenirs.

Ici, « des souvenirs » est COD et « en » est complément circonstanciel de lieu. Le participe passé « rapportés » s’accorde avec son COD.

Participe passé dont le sujet est « on »

Le pronom personnel « on » peut avoir plusieurs sens. Il peut servir à énoncer une vérité générale, à désigner un groupe de personnes, il peut être synonyme de « nous », etc.

Grammaticalement, « on » constitue avec « il » et « elle », la troisième personne du singulier, ce qui implique en principe un accord au singulier.

 

Exemple : On a cru qu’il disait la vérité ; on avait tort.

De même, en principe, « on » s’accorde au masculin.

Cependant, il existe un cas notable où cette règle peut ne pas être suivie : la syllepse.

Syllepse (définition Larousse)

N.f. Dans une phrase, accord des mots en genre et en nombre non d’après les règles de la grammaire, mais d’après le sens. (Par exemple La noblesse de Rennes et de Vitré l’ont élu malgré lui [Sévigné].)

En clair, lorsque « on » désigne une ou des personnes clairement identifiées, le participe passé peut s’accorder avec le sujet réel et non avec « on ». Il en va de même pour les adjectifs attributs ou épithètes détachées.

À noter :

  1. Le verbe lui-même reste toujours au singulier.
  2. La syllepse n’est pas obligatoire, mais facultative. L’auteur ou l’autrice de la phrase peut choisir de continuer à appliquer la règle générale.

Exemple A : Agathe et Sophie racontaient : « On est venues aussi vite qu’on a pu. »

Exemple B : Agathe et Sophie racontaient : « On est venu aussi vite qu’on a pu. »

 

Article publié pour la première fois sur Overblog le 12 octobre 2020.

 

Mes livres

Le participe passé des verbes pronominaux

Bonjour à tous et à toutes. Doit-on écrire « Les oiseaux se sont lavés » ou bien « Les oiseaux se sont lavé » ? Ah ! Le français et ses participes passés…

Un oiseau se lave

Comment accorde-t-on le participe passé des verbes pronominaux ?

Tout d’abord, les verbes pronominaux sont ceux qui se conjuguent avec un pronom personnel réfléchi (me, te, se, nous, vous).

Aux temps composés, tous les verbes pronominaux se conjuguent avec l’auxiliaire être.

Exemple 1 : Tu te lèves.

Exemple 2 : Nous nous sommes habillées.

D’abord, il faut distinguer trois types de verbes pronominaux : ceux dont on peut identifier la fonction du pronom personnel réfléchi, ceux dont on ne peut pas identifier la fonction du pronom réfléchi et ceux à sens passif.

Verbe pronominal dont le pronom réfléchi a une fonction identifiable

Ne cherchez pas bien loin, cette fonction sera toujours COD ou COI.

Pour trouver cette fonction, il faut remplacer l’auxiliaire être par l’auxiliaire avoir.

 

Exemple 1 : Nous nous sommes habillées. => Nous avons habillé qui ? Nous.

Ici, nous (pronom réfléchi) est donc COD du verbe s’habiller.

 

Exemple 2 : Elle s’est lavé les mains. => Elle a lavé quoi ? Les mains. À qui ? À elle.

Ici, s’ est donc COI du verbe se laver.

  1. Quand on peut trouver la fonction du pronom réfléchi d’un verbe pronominal, celui-ci est dit réfléchi ou réciproque.
  2. Le participe passé du verbe s’accorde alors avec le COD, si et seulement si celui-ci est placé avant le verbe.
Verbe pronominal dont le pronom réfléchi n’a pas une fonction identifiable

Pour certains verbes pronominaux, le pronom réfléchi n’a pas de fonction.

Exemple : Il s’est absenté une heure.

  1. Ces verbes pronominaux sont dits subjectifs.
  2. Le participe passé de ces verbes s’accorde toujours avec son sujet.

Exemple : Elle s’est absentée une heure.

Attention au verbe s’arroger qui se conjugue de la même manière que les verbes pronominaux réfléchis ou réciproques.

Verbe pronominal à sens passif

Quand le sujet ne fait pas l’action, mais la subit, on dit que le verbe pronominal est de sens passif.

Exemple : Les bougies s’allument.

Lorsqu’un verbe pronominal a un sens passif, son participe passé s’accorde avec son sujet.

Exemple : Les bougies se sont allumées.

ATTENTION : Un même verbe pronominal peut appartenir à l’une ou l’autre catégorie suivant le sens de la phrase.

 

Article publié pour la première fois sur Overblog le 22 juin 2020.

 

Mes livres

Le participe passé suivi d’un infinitif

Bonjour à tous et à toutes. Voici encore une séance de trituration mentale comme la langue française en a le secret.

Image de trituration mentale

Non seulement le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde avec le COD que si celui-ci est placé avant le verbe (voir article sur le sujet), mais la règle change quand ce même participe conjugué avec avoir est suivi d’un infinitif.

De quoi vous donner mal à la tête…

Ainsi, le participe passé conjugué avec avoir et suivi d’un infinitif s’accorde avec le COD du verbe si celui-ci est placé avant le verbe et à condition que ledit COD fasse l’action réalisée par le verbe à l’infinitif. Le COD du participe passé doit en quelque sorte être le sujet du verbe à l’infinitif…

Exemple 1 : La chanson que j’ai entendu chanter était très belle.

Ici, « que », mis pour « La chanson » est le COD du verbe « ai entendu ». Or, il est bien placé avant le verbe. Pourtant, il n’y a pas d’accord au féminin singulier, car ce n’est pas la chanson qui chante (elle est chantée).

Exemple 2 : La chanteuse que j’ai entendue chanter a une très belle voix.

Ici, « que », mis pour « La chanteuse » est le COD du verbe « ai entendue ». Or, il est bien placé avant le verbe. De plus, c’est bien la chanteuse qui chante. Il y a donc accord au féminin singulier.

Comme toujours, il existe des exceptions à cette règle, telles que les verbes faire et laisser qui ont déjà fait l’objet d’un article. Les autres exceptions seront traitées ultérieurement.

 

Article publié pour la première fois sur Overblog le 13 avril 2020.

 

Mes livres

Le participe passé conjugué avec avoir

Bonjour à tous et à toutes. Quoi de mieux pour bien commencer l’année ? laugh Mais, dites-moi, quand on vous parle de participe passé et d’auxiliaire avoir, ne seriez-vous pas pris·e d’une soudaine peur, comme une envie de vous cacher ?

Photo d'enfant qui a peur

Non seulement l’accord avec l’auxiliaire avoir est compliqué, mais en plus, il y a des tas d’exceptions ! De quoi largement justifier les maux de ventre des enfants à l’idée de cette conjugaison et même parfois ceux des adultes…

Dans cet article cependant, nous ne verrons pas les exceptions, mais seulement le cas général. C’est bien assez pour ce premier article de l’année de la rubrique ortho-typo. Pour les exceptions, rassurez-vous, un autre article viendra.

Comme un pansement, il faut l’arracher d’un coup sec. Voici donc la règle que j’expliquerai en suivant :

Un participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir, ne s’accorde jamais avec le sujet, mais avec le COD du verbe, si et seulement si, celui-ci est placé avant le verbe.

Voilà, c’est fait, c’est dit. Êtes-vous toujours en vie ?

Premier point, qu’est-ce qu’un COD ?

COD signifie complément d’objet direct.

On le trouve en posant la question « Quoi ? » ou « Qui ? » après le verbe.

Par exemple : J’ai mangé des pommes.

J’ai mangé quoi ? Des pommes.

Des pommes est donc le COD du verbe « ai mangé ».

Autre exemple : Loustic aime courir après les souris, il les adore.

Loustic adore qui ? « Les » mis pour les souris.

Les est donc le COD du verbe « adore ».

 

ATTENTION à ne pas confondre le COD et le COI. 

COI signifie complément d’objet indirect.

Le COI n’entraîne jamais l’accord du participe passé et se trouve en posant la question « À quoi ? », « À qui ? », « De quoi ? » ou « De qui ? » après le verbe. Les prépositions « à » et « de », ici en gras, sont d’une importance capitale, car ce sont elles qui établissent la différence entre le COD et le COI. Dans certains cas, elles peuvent être remplacées par une autre préposition, mais ce sont les deux plus fréquentes pour trouver le COI.

Exemple : J’ai pensé à eux.

J’ai pensé à qui ? À eux.

À eux est donc COI du verbe « ai pensé ».

 

On retient : jamais d’accord du participe passé après un COI.

Mais il n’y a pas toujours de COD. S’il n’y en a pas, il n’y a pas d’accord.

Pas de COD = pas d’accord.

 

Enfin, comme dit dans la règle, le COD doit être placé avant le participe passé.

Exemple : Ils ont mangé des pommes.

Ici, le participe passé « mangé » ne s’accorde pas avec « ils » car il est le sujet du verbe. L’accord avec le sujet se fait sur l’auxiliaire et non le participe. Celui-ci ne s’accorde pas non plus avec « des pommes », bien qu’il s’agisse du COD, car ce dernier est placé après le verbe.

Autre exemple : Les pommes qu’ils ont mangées étaient très bonnes.

Ils ont mangé quoi ? Les pommes.

Les pommes est donc le COD du verbe « ont mangé » => d’où l’accord au féminin pluriel => « ont mangées ».

Pour finir, si le COD est placé avant le participe passé et qu’il s’agit d’un verbe à l’infinitif ou d’une subordonnée, l’accord se fait au masculin singulier.

 

Article publié pour la première fois sur Overblog le 06 janvier 2020.

 

Mes livres

Le participe passé des verbes faire et laisser

Bonjour à tous et à toutes. Il n’est déjà pas facile d’accorder un participe passé en français, mais quand en plus il y a des exceptions sur des verbes courants, rien ne va plus ! Découvrons les cas des verbes faire et laisser.

Image d'une partition de musique

Tout d’abord, il faut savoir que les participes passés des verbes faire et laisser, c’est-à-dire « fait » et « laissé », fonctionnent de la même façon.

Ces deux participes passés se conjuguent avec l’auxiliaire avoir et suivent la règle générale qui sera revue plus en détail dans un prochain article : un participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le COD du verbe si celui-ci est placé avant le verbe.

Exemple : La tarte que j’ai mangée était très bonne.

J’ai mangé quoi ? « Que », mis pour « la tarte» . Le COD de « ai mangé » est féminin singulier, donc « mangée ».

On pourrait dire de même : La tarte que j’ai faite était très bonne.

Cependant, cette règle générale est encore compliquée lorsque le participe passé est suivi d’un infinitif (ce qui sera là aussi le sujet d’un prochain article).

Or, si le participe passé « fait » ou « laissé » est suivi d’un infinitif, il reste invariable.

Exemple : L’eau qu‘il a fait couler était froide.

Ici, le COD « que » qui renvoie à « eau » est aussi féminin singulier et placé avant le verbe. Pourtant, Le participe passé de faire ne s’accorde pas, car il est suivi de l’infinitif « couler ».

 

Article publié pour la première fois sur Overblog le 11 novembre 2019.

 

Mes livres

Le participe passé conjugué avec être

Bonjour à tous et à toutes. Et si, aujourd’hui, nous abordions un sujet qui fâche ? La plupart d’entre nous, lorsque nous entendons parler de participes passés, nous sommes un peu dans l’état de cet homme : désespérés.

Homme face à des difficultés

Il est vrai qu’il y a de quoi, l’accord du participe passé est l’une des plus grosses difficultés de la langue française… À tel point que je n’y consacrerai pas un article, mais plusieurs.

Nous commencerons donc par le plus facile, l’accord avec l’auxiliaire être.

Pour commencer, il faut savoir que la plupart des verbes font leur participe passé avec l’auxiliaire avoir. Ceux qui fonctionnent avec l’auxiliaire être sont minoritaires et nombre d’entre eux sont des verbes pronominaux. Or, les règles d’accord des participes passés des verbes pronominaux sont différentes. Nous verrons donc ici la règle d’accord avec l’auxiliaire être pour les verbes non pronominaux.

Accord avec l’auxiliaire être, règle générale

Vous l’avez compris, cet accord est le plus facile. En effet, il suffit d’accorder le participe passé en genre et en nombre avec son sujet. Peu importe que le sujet soit je ou tu, nous ou vous. La question est : « Est-ce un sujet masculin ou féminin ? » Si le sujet est féminin, alors on rajoute un e, si non, pas de e.

De même, il faut se poser la question : « N’y a-t-il qu’un seul sujet ou bien plusieurs ? Dois-je utiliser le singulier ou le pluriel ? » En cas de pluriel, le participe passé prend un s.

Exemple :

Noémie est partie en vacances à la montagne. => Noémie est un sujet féminin singulier. Terminaison : -ie.

Xavier est parti en vacances à la montagne. => Xavier est un sujet masculin singulier. Terminaison : -i.

Jeanne et Noémie sont parties en vacances à la montagne. => Jeanne et Noémie est un sujet féminin pluriel. Terminaison : -ies.

Vincent et Xavier sont partis en vacances à la montagne. => Vincent et Xavier est un sujet masculin pluriel. Terminaison : -is.

Et quand il y a plusieurs sujets de genres différents ?
Écriture traditionnelle

Là, la règle qui prévaut officiellement, celle qu’on apprend à l’école et la seule que reconnaît l’Académie française : « Le masculin l’emporte sur le féminin. »

Xavier et Noémie sont partis en vacances à la montagne. => Xavier et Noémie est un sujet masculin pluriel. Terminaison : -is.

Écriture inclusive

L’écriture inclusive tend à revenir sur cette règle pour reprendre celle qui était en vigueur avant la masculinisation forcée de la langue de ces deux derniers siècles : l’accord au plus proche. Cette règle qui est beaucoup plus naturelle implique qu’en cas de sujets multiples, le verbe s’accorde avec le sujet le plus proche. Attention, car à l’époque, cette règle exigeait l’accord en genre et en nombre avec le terme le plus proche. Aujourd’hui, justement pour n’exclure personne, l’accord avec le terme le plus proche ne se fait qu’en genre.

Xavier et Noémie sont parties en vacances à la montagne. => Xavier et Noémie partent en vacances, mais dans la phrase, Noémie est plus proche du verbe. Sujet féminin pluriel. Terminaison : -ies.

Noémie et Xavier sont partis en vacances à la montagne. => Noémie et Xavier partent en vacances, mais dans la phrase, Xavier est plus proche du verbe. Sujet masculin pluriel. Terminaison : -is.

Sujet infinitif ou proposition

Enfin, si le sujet est un verbe à l’infinitif ou une proposition, l’accord se fait au masculin singulier.

Exemple :

Accorder ces participes passés est devenu facile.

Voilà, c’est tout pour cet article. Notez qu’à chaque fois que le choix entre écriture traditionnelle et écriture inclusive se posera, j’exposerai les deux possibilités afin que chacun choisisse suivant ses propres idées.

 

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Article publié pour la première fois sur Overblog le 15 juillet 2019.

 

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