Bonjour à tous et à toutes. Certains auteurs et certaines autrices, néophytes ou confirmés, commettent parfois l’erreur de sortir trop tôt trop vite leurs personnages morts de l’équation de leur livre. Nous allons voir ensemble pourquoi c’est une erreur et comment les utiliser encore.
De quel type de morts parlons-nous?
Attention, il existe plusieurs types de morts possibles dans une œuvre de fiction et nous ne traiterons ici que de l’une d’entre elles. Il est donc utile de commencer par en faire la liste.
- Les personnages qu’on croit mort : les autres personnages (et éventuellement le lecteur suivant le point de vue adopté dans l’histoire) pensent qu’untel ou unetelle est mort ou morte alors que ce n’est pas le cas. Celui ou celle qui est cru mort peut ainsi disparaître un moment de l’histoire pour réapparaître plus loin. Pratique.
- Les morts-vivants. Ceux-là sont vraiment morts, mais ils continuent à interagir avec les vivants, le plus souvent pour le plus grand malheur de ces derniers.
- Les morts ressuscités. Dans certains genres littéraires, comme le fantastique ou la fantasy par exemple, des morts peuvent revenir à la vie pour de bon. Il ne s’agit pas de morts-vivants, mais bien de personnages qui sont passés de vie à trépas, puis de trépas à vie… Attention à ne pas en abuser. La mort est censée être quelque chose de définitif. Si elle ne l’est plus, cela peut vite lasser le lecteur.
- Les personnages morts pour de bon. Les morts, les vrais. Ceux qui ne reviendront plus.
Bien sûr, à ces cas principaux, on peut rajouter des variantes, telles que les fantômes par exemple. Mais je pense que nous avons-là les principaux types de personnages morts qu’on retrouve dans les œuvres de fiction.
Dans la suite de cet article, nous n’allons traiter que des personnages vraiment morts.
Le deuil et l’impact de la mort
Avez-vous déjà vécu un deuil ? Il y a fort à parier que la plupart d’entre vous répondront oui à cette question. Repensez-y. Cette perte vous a bouleversé·e, peut-être brisé·e. La personne que vous avez perdue n’est pas juste sortie de votre vie comme si elle n’y était jamais entrée. Sa perte laisse des traces sur vous. Il doit en aller de même pour vos personnages. Ainsi, lorsque vous tuez un de vos personnages, vous ne pouvez pas et ne devez pas juste l’éliminer de l’équation. Les personnages restants doivent y réagir. Bien sûr, comme dans la réalité, chacun réagit à ce genre d’événement à sa manière suivant son propre caractère, son propre ressenti et les liens avec la personne décédée. Il doit en aller de même pour vos personnages.
Cela peut aussi induire un changement de rythme chez vos personnages, voire de l’intrigue. Suivant l’importance du personnage décédé pour l’histoire et pour ceux qui restent, les bouleversements seront plus ou moins importants, mais il serait vain et faux de sortir un personnage de l’histoire sitôt sa mort survenue.
De même, ne croyez pas que l’impact de la mort doit se limiter à la temporalité qui suit immédiatement l’événement. En général, il est vrai que c’est là que les plus gros changements induits par le décès du personnage ont lieu. Mais cela ne signifie pas que l’impact sur les personnages et l’histoire doivent s’y limiter. Encore une fois, songez à votre propre vécu. Un deuil est souvent long à faire et la perte d’un être cher peut avoir des répercutions durant des mois voire des années sur une personne. Il doit en aller de même pour vos personnages. Citer le personnage décédé de temps à autres dans l’histoire est une bonne façon de traduire cela.
Utilisation d’un personnage mort
De la partie précédente découle que vous pouvez vous servir de cette mort, vous, auteur ou autrice du livre, pour faire évoluer l’histoire, lui faire prendre un tournant compliqué voire impossible autrement. Il en va bien entendu de même pour vos autres personnages.
Tuer un personnage de roman est parfois très pratique. Cela réveille de plus le lecteur. Il vous en voudra ou vous aimera, suivant le personnage en question, mais ça a en général pour conséquence de relancer le suspense, ce qui est toujours une bonne chose.
Attention toutefois de bien faire les choses. Vous ne devez pas tuer n’importe qui n’importe quand n’importe comment. Choisissez le moment opportun et le personnage opportun, celui qui, vivant, n’est pas, peu ou plus nécessaire à l’avancée de l’histoire.