Le Dernier Jour d'un condamné
Victor Hugo
Victor Hugo est parmi les premiers à avoir osé dénoncer la peine de mort. Cela a donné un texte si fort que son éditeur de l’époque s’est offert d’en envoyer une copie, à ses frais, à tous les députés de l’Assemblée nationale…
Résumé
« Victor Hugo a écrit d’admirables poèmes, il a écrit d’admirables romans e d’admirables drames ; mais, pour nous, son oeuvre capitale – quand le bourreau aura été chassé -, ce sera d’avoir aidé à chasser le bourreau.
Il y a quelque chose de plus grand qu’un grand poète ou un grand romancier, c’est un sage. Il y a quelque chose de plus beau, de plus enviable que l’imagination, c’est le cœur. »
C’était au temps où Joseph de Maistre voyait en la peine de mort la clef de voûte de l’édifice social. Mais Pierre Larousse avait raison de se féliciter de l’éficacité de ce livre étrange. Hugo réinvente son art pour servir la plus noble des causes. Qui est-il, ce condamné ? Quel crime a-t-il commis ? Nous ne le saurons pas. De la main, de la plume, il suffit qu’il nous conduise vers son avenir immédiat. Comment penser l’homme quand l’homme décide la mort de l’homme ?
Mon avis
En débutant ma lecture, je m’attendais à beaucoup de choses, mais pas à ça. Ce livre est unique en son genre. Ce n’est pas un plaidoyer, la main experte du romancier ne vous dit pas ce que vous devez penser. Elle se contente de narrer avec cette empathie terrible qui caractérise le grand Hugo, ce qu’on ressent quand on compte ses dernières heures. Quand le cerveau fonctionne encore, que tous ses sens sont en éveil et que bientôt, en pleine conscience, on sait qu’on ne sera plus… Comment infliger cela à un semblable ? Comment l’obliger à marcher, un pas après l’autre, vers l’échafaud ? Il n’y avait que Victor Hugo pour dépeindre avec tant de brio et de justesse cette tragique injustice de l’institution judiciaire.